23 mars 2018

Premier festival du carnet de voyages en Provence


Le premier festival de carnet de Voyage en Provence à Lourmarin. J'y participe pour y montrer, en autre, mon carnet du Laos ! Une vraie réussite pour ce premier coup d'envoi ! Merci à tous les bénévoles qui ont monté ce salon en quatrième vitesse. Supers moments, supers rencontres ! A refaire ! Rendez-vous en avril 2019.





Scotchée pendant 2 jours à mon stand sans pouvoir dessiner le magnifique village de Lourmarin. Grrrrr ! Et tous mes petits camarades de jeu de mon environnement. 


Nicolas Roux et ses merveilleux carnets tous en collages
Marie Josée Doutres et ses carnets du littoral
Le grand Simon et son livre "voyages d'encre" à la dédicace
Joël Guevarra et ses carnets de Colombie
et un aperçu de l'affluence... et du succès du week-end







21 mars 2018

Le Laos entre villes temples

15 jours au Laos avec Simon et les "11 petits nains croqueurs". Autant de personnalités différentes, autant de dessins différents mais la même passion : croquer... temples, villes, bouddhas, scènes de la vie quotidienne. Un vrai dépaysement.

J 1- J 4 : Arrivée à Vientiane, après 16 h de vol, en passant par Hanoï.
Bienvenue au pays, non pas du million d'éléphants, mais de Bouddha ! Difficile en effet de dessiner Vientiane ou Luang-Prabang, sans tomber tous les 50 m sur des temples tous aussi magnifiques les uns que les autres.... jusqu'à l'overdose. Rome fait pâle figure avec ses églises !


Avant de partir, petite mise en jambes au préalable au Musée Guimet.
Le bouddhisme est la première religion au Laos. Il est associé au culte des ancêtres. C'est pourquoi on voit tant de petits autels, au bord de la maison, remplis d'offrandes (de la bouteille de soda, au riz gluant en passant par les fleurs). Au Vietnam aussi, mais le confucianisme et le taoïsme ont pris le pas. Ce qui expliquerait la différence de mentalité entre les deux pays. Le mot d'ordre du laotien serait plutôt "l'art de vivre sans agitation ni vains désirs." Un dicton résume bien le caractère des trois frères :
"Le vietnamien sème le riz, le cambodgien le regarde pousser et le laotien l'écoute pousser."


Au temple, on se déchausse. Et ne jamais s'asseoir devant Bouddha, les pieds face à lui ! Bref, montre-moi tes chaussures et comment tu les ranges et je te dirai qui tu es ! Les chinois les laissent en tas, de façon désordonnée et envahissante et les japonais, bien rangées par 2, dans un petit coin. Etonnant ?!!!!!

Vientiane. Vat Sisaket
Les temples sont des lieux de culte mais aussi de rencontres. Chaque village et quartier possède son temple, construit avec les dons des fidèles. Le Vat est un ensemble architectural complexe, centré sur le sim, le sanctuaire principal. Celui-ci est entouré de stupas, autels à offrandes, chapelles, bibliothèques et logements pour les moines.

Vientiane.Vat Sisaket.
Des temples, nous en verrons une bonne cinquantaine ! Des bouddhas... des milliers !

Depuis Luang Prabang. Grottes de Pak Ou

Ici, c'est le Lourdes du Laos.Des grottes sacrées dans les falaises, en amont de Luang-Prabang, sur le Mékong, abritent des milliers de bouddhas. C'est un lieu de pèlerinage. On y apporte chaque nouvel an des statues de bouddhas, de toutes grandeurs et de tous matériaux (pierre, résine, métal). Il y en a donc des milliers... comme les touristes ! J'y ai même retrouvé une touriste thaïlandaise qui m'avait prise en photo entrain de dessiner la Nam Kan à Luang-Prabang. Elle m'avait reconnue et m'a envoyé ma photo !

Vientiane. Vat That Luang
Le cloître de Vat That Luang. Un des plus importants temples du Laos puisqu'il abrite la résidence du chef suprême du bouddhisme laotien. Il fut édifié au XVIII e siècle lorsque Vientiane devint la capitale du royaume. A côté, un immense et immonde stupa doré trône et est sensé contenir un cheveu et un morceau de hanche du bouddha. J'ai préféré dessiner à l'ombre du péristyle, dans le calme et la sérénité.

Vientiane. Setthatirat Road

Trois jours à Vientiane pour respirer les vapeurs d'essence. Ici, j'étais à un carrefour, assise sur mon tabouret, essayant de croquer cette agitation frénétique sous des lianes urbaines (pas encore de réseau électrique enterré). Les affiches Samsung et Huawei ont remplacé celles de la propagande. Le gouvernement, communiste et démocratique, a bien compris les avantages du capitalisme pour sortir le pays de la pauvreté.

Luang-Prabang. La Nam Khan, affluent du Mékong
J 6- J 12. Direction le nord, vers Luang-Prabang, l'ancienne capitale royale, pour fuir le tumulte de Vientiane. En autobus, s'il vous plait ! Direction la gare routière en tuk-tuk. Car climatisé à deux étages et nous voilà partis pour 11 heures de route et faire 400 km. Les hommes à l'étage, avec vue panoramique sur la route, les femmes à l'arrière. Car ça porte malheur au chauffeur d'avoir des femmes au-dessus de sa tête ! Arrêt déjeuner dans un boui-boui cantine, au milieu de nulle part (on se serait cru dans Bagdad Café en compagnie de laotiens et d'ouzbeks ! )
Classée au patrimoine mondial de l'Unesco, la ville est restée assez authentique avec ses maisons traditionnelles en bois et ses temples magnifiques. Pas de tours ou d'immeubles de béton dans le centre historique.

Luang-Prabang. Vat Xieng Tong

Vat Xieng Tong. Il date du XVe siècle. Ses mosaïques de verre turquoise ou incluses dans des panneaux rouges, ses pochoirs à la feuille d'or sur fond noir ou rouge et ses traditionnelles imbrications de toits en font l'un des plus beaux temples de Luang-Prabang. 


Luang Prabang. Vat Xien Tong
Shootings inopinés de successivement 4 mariages en costumes traditionnels. Quelle chance ! Les mariés sont habillés de soie (laotienne), parés de bijoux dorés, en rouge ou orange. Magnifiques !

Luang-Prabang. Le long du Mékong sous les vapeurs du barbecue.

Le long du Mékong, il y a plein de petites gargotes où l'on peut manger à très bon marché la traditionnelle cuisine laotienne  (25 000 kips environ 2,5€). Elle n'est pas influencée par la cuisine chinoise. Elle est savoureuse et très parfumée par l'abondance d'herbes. Au menu, les soupes de nouilles agrémentées de morceaux de porc et de légumes, le lap, salade d'herbes et de légumes mélangés à de la viande en lamelles (porc, poulet, canard ou bœuf). Les poissons du Mékong, grillés ou sous forme de curry au coco sont délicieux. Le tout est servi bien pimenté avec du sticky rice (riz gluant) ou du riz vapeur. Je n'ai pas goûté aux œufs "pourris", aux œufs de fourmis, parait-il riches en protéines... J'ai adoré les petits pancakes au coco cuits sur le barbecue dans des petits moules ronds.

Vientiane. Chez Mr Lao, derrière le grand stupa de Vat That Luang.

Luang-Prabang. Sur les bords du Mékong
Une petite bière laotienne pour les petits nains croqueurs... sauf moi ! Il y a aussi le whisky laotien (50°) qui est une fermentation de riz gluant. Très populaire au Laos.

Luang-Prabang. Près du Vat Maï.
Au marché, on trouve toutes sortes d'herbes, de fruits tropicaux et d'étranges marchandises... comme des rats séchés aplatis, des grappes de chauve-souris, des crabes en paniers, de drôles de champignons noirs comme de gigantesques trompettes de la mort, des fleurs de bananier à cuire et à émincer en préparation de salades, des algues.... et du thé savoureux puisque le Laos en produit beaucoup dans les montagnes du Nord.

Luang-Prabang. Dans la ruelle de notre hôtel. Le Lao Café.

Luang-Prabang. Vat Xieng Tong
Luang Prabang. Village de tisserands.

Petite virée au village de tisserands, Xiang Khong, de l'autre côté de la Nam Khan. De la péninsule, on passe de l'autre côté du fleuve par l'un des deux ponts de bambou. Droit de passage de 5 000 kips (0,5€). Il n'existe que 6 mois de l'année pendant la saison sèche et démonté lors de la mousson lorsque le courant est trop fort. Il est alors remonté par les villageois.


Le tissage est l'artisanat le plus répandu au Laos. La soie sauvage, d'un aspect plus brut et moins lissé que la soie indienne, y est de très bonne qualité. Le dévidage au rouet, la teinture et le filage sont réalisés manuellement par des femmes. Mais ces véritables soies sont relativement chères. Les prix meilleur marché sont des soies de moins bonne qualité ou mélangées à du coton.
Le processus de fabrication d'une écharpe est long : alimenter les vers 4 fois/ jour pendant 1 mois avec exclusivement des feuilles de mûrier blanc ; extraire les vers de leur cocon et laver les fils ; filer puis teindre et enfin tisser. Une tisserande mettra 1 mois à faire une longue écharpe au motif traditionnel (1cm à 1m/jour selon la complexité du motif).
Le cocon entier fournit un fil de texture inégale, l'extérieur, un fil plus rêche et l'intérieur un fil fin, lisse et brillant (la soie royale).
1 kg de soie grège = 5 000 cocons = 25$

Luang-Prabang. Le village des éléphants

Deuxième excursion sur le Mékong. Cette fois, vers le village de Ban Xieng Lom, le centre de conservation des éléphants. Car autrefois appelé le pays du millions d'éléphants, le Laos n'en compte plus que quelques milliers. Centre où les éléphants peuvent se reposer de leur travail harassant dans l'exploitation forestière, ils sont maintenant au service du touriste (baignade et repas de cannes de bambous).
Sur le retour, nous aborderons la rive du Mékong. Le sable y miroitait curieusement dans le soleil. Le Mékong recèle en effet de l'or ! Le filtrage et le lavage du sable par des femmes habitant les berges permet d'extraire une poussière noire mélangée à des paillettes aurifères. Mises en contact avec du mercure chauffé, l'or va s'agglomérer. Cette exploitation artisanale engendre des problèmes environnementaux durables à l'échelle villageoise, à la fois pour les sols, les cours d'eau et l'atmosphère. Sans parler de l'exploitation intensive des chinois.... Car ceux-ci sont maintenant partout. Dans les exploitations minières, l'agriculture, la déforestation au profit de plantations d'hévéas et les barrages hydroélectriques. Le gouvernement vend le Laos.

Luang-Prabang. la maison du grand-père de Maryvonne
Sur la rue principale de Luang-Prabang, Maryvonne m'avait dit : cherche la maison de mon grand-père, elle porte le nom en façade. Je l'ai en effet trouvée ! Un institut de massage et une pizzeria y tiennent maintenant boutique et la photo de l'ancêtre, l'ancien propriétaire, y trône en bonne place, près de la caisse !

Luang-Prabang. Sisavang Vong Road.

Luang-Prabang. Vat Aham.

Dernier petit tour au stupa de Vat Aham avant de quitter Luang-Prabang.
C'est ça l'Asie, un mélange de frénésie occidentale et de sérénité bouddhiste, d'urbain anarchique et de nature vierge, de religion et de paganisme, de sourires et de pauvreté, etc...
A faire et refaire avec les "11 petits nains croqueurs" !