Jeudi 15 décembre, direction le Palais de Justice avec Sophie et Blandine. Séance à la Cour de Justice de la République. Branle-bas de combat dans la plus imposante salle du Palais, celle-la même où Marie-Antoinette a été jugée. Madame Lagarde, ex-ministre de l'Economie, est accusée de "négligence" pour ne pas avoir fait appel de la sentence arbitrale de 2008 dans l'affaire Tapie-Crédit Lyonnais. Autrement dit, comment un détournement de fonds publics de 400 M€ dont 45M€ de préjudice moral au profit de Tapie est-il possible?
La Cour de Justice de la République ne juge que les membres d'un gouvernement pour des crimes ou délits commis dans l'exercice de leur fonction. Le dernier recours possible après le jugement est le pourvoi en cassation. Alors qu'un jugement en correctionnelle peut être renvoyé en cour d'appel, voire en cassation. Pourquoi donc les ministres ne sont-ils pas jugés pour des affaires de corruption autrement que les citoyens ordinaires ?... Badinter était favorable à la suppression de ce tribunal d'exception.
Pas moins de 15 juges - 6 députés et 6 sénateurs de gauche et de droite, plus 3 juges de la Cour de Cassation - sans compter les assistants et autres, siègent sous ces lambris majestueux. Un vrai ballet de "cols blancs"... et pas toujours blancs.
Ci-dessus, Jean-Claude Marin, procureur général, magistrat à polémiques :
"les charges propres (?) à fonder une condamnation pénale de Christine Lagarde - Odette Lallouette de son nom de jeune fille, évidemment, Lagarde, même quand on est divorcée du Monsieur, ça sonne mieux !!!! - n'étaient pas réunies".
Suivront deux témoins de l'affaire pour éclairer les juges : François Pérol, Monsieur "Je ne sais pas Madame la Présidente" ou Monsieur "les choses sont simples..." et Claude Guéant, lui aussi mouillé jusqu'aux os. Affaires à suivre en correctionnelles. N'empêche que trois personnages-clés manquaient à ce grand rendez-vous, dont l'un avait été mis sous le tapis.
Et Lallouette s'est envolée vers Washington avant même de connaître le verdict.
Lundi 19 décembre : Madame Lagarde, passible de 15 000 € d'amende et de 1 an de prison, est coupable mais dispensée de peine et d'amende. Elle ne déposera pas de recours contre sa condamnation !
"Le Conseil d'Administration du FMI, dont elle est la directrice générale, lui a apporté un net soutien, exprimant sa pleine confiance dans sa capacité à assurer ses fonctions efficacement et louant son incroyable leadership." Quant au gouvernement français, "il lui a apporté toute sa confiance en estimant qu'elle assurait son mandat avec succès".
La messe est dite, le grand bal des hypocrites s'est clos et moi j'ai rembarqué mes petits crayons à croquer ! Et en passant, joyeuses fêtes à tous et que ces affaires de basse-cour ne gâchent pas votre appétit pour la dinde et les marrons !
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